AU/LAB et le CRETAU mèneront un projet de recherche-action sur la mise en marché collective de l’agriculture urbaine à Montréal
Durant les dernières années, les producteurs agricoles urbains montréalais ont mis en place des systèmes de distribution et de commercialisation individuels, en grande partie découplés les uns des autres. Si la pandémie a démontré le fort intérêt des consommateurs pour les aliments locaux, elle a aussi montré la fragilité du système de distribution et de commercialisation de l’agriculture urbaine. Les producteurs ont dû rapidement revoir leur mise en marché. Cette situation a mis en évidence la dépendance des producteurs envers des canaux restreints de commercialisation tant au niveau de l'accès à la clientèle que des outils.
Pour Eric Duchemin, directeur scientifique du Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) et du Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec (CRETAU), « avec plus de 45 productrices et producteurs urbains à Montréal, l’enjeu de la mise en marché des productions fraîches ou transformées se pose. En outre, on constate une forte solidarité entre celles-ci, malgré qu’elles soient sur le même créneau. Ce projet est issu de ces constats et vise à rendre disponible aux Montréalais et Montréalaises la production de ces fermes qui sont souvent installées juste à côté, tout en assurant une visibilité à l’agriculture urbaine montréalaise. »
Le projet de Mise en marché mutualisée pour assurer la résilience des producteurs agricoles urbains à Montréal s’appuiera sur deux projets pilotes de mise en marché collective, l’un au Marché Jean-Talon et l’autre à la Coop Berri-UQAM, pour lesquels 10 entreprises agricoles urbaines montréalaises y vendront verdurettes, micropousses, champignons, produits à base d’insectes comestibles, légumes et miel.
Ces projets pilotes, et l’accompagnement de l’initiative, nous permettront de documenter les besoins des consommateurs et les défis rencontrés lors de la mise en marché collective de l’agriculture urbaine montréalaise. Nous ferons aussi une analyse d’autres initiatives de mise en marché individuelles et collectives (marchés, vente directe et plateformes numériques), tout en réalisant une synthèse sur les approches de mise en marché par les producteurs urbains au niveau international afin d’aller chercher les meilleures pratiques.Le tout commencera en juin avec :
La mobilisation et coordination d'acteurs autour des projets pilotes qui se dérouleront de juin à octobre 2021.
Une étude de consommateurs, sur le site des projets pilotes, ainsi qu’au Marché Ahuntsic-Cartierville, et sur la plateforme de vente en ligne de la Centrale agricole, qui visera à mieux comprendre la connaissance et l’intérêt des consommateurs pour la production alimentaire urbaine, ainsi que leurs préférences d’achat.
Une synthèse sur les besoins et défis de la mise en marché de l'agriculture urbaine à Montréal.
En collaborant à ce projet innovant, les entreprises auront l’opportunité de tester des modèles de mise en marché mutualisant les ressources humaines et matérielles. De plus, la collecte et l’analyse de données clés permettront à chaque entreprise d’évaluer les bénéfices et les contraintes de leur implication et de mieux comprendre leur marché.
Ce projet est mené en partenariat avec la Ville de Montréal et a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, dans le cadre du programme Territoires : priorités bioalimentaires.