L’économie sociale c’est aussi en agriculture urbaine
C'est le mois de l'économie sociale et la Centrale agricole, dont AULAB est membre fondateur et de soutien, reçoit le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité et ses partenaires, dont le Conseil d'économie sociale de l'île de Montréal (CESIM) pour une journée formation et de co-développement sur les entreprises d’économie sociale en agriculture.
Jean-Philippe Vermette, directeur au Laboratoire sur l'agriculture urbaine est l'un des intervenants de cette journée, dont l’objectif est d’offrir un espace de formation et de co-développement pour les membres des entreprises collectives en agriculture et les aspirant(e)s membres.
Cette journée montréalaise s’inscrit dans une série de journées régionales CQCM et ses partenaires, les pôles d’économie sociale, la Coopérative de développement régional du Québec et la CDR Outaouais-Laurentides sont heureux de vous inviter à de formation et de co-développement sur les entreprises d’économie sociale en agriculture.
Pour vous inscrire : https://www.zeffy.com/ticketing/8126f733-a945-45c2-b31e-309ffcea4ef1
L’économie sociale en agriculture urbaine : cultiver la ville pour nourrir le changement
On vous parle d’économie sociale en agriculture urbaine, car le Laboratoire s’inscrit dans cet écosystème, en offrant des biens et services, mais en s’assurant en même temps que notre action a un impact social concret basé sur des valeurs de démocratie, d’équité et de solidarité. Nous réinvestissons nos surplus dans nos activités ou encore dans la communauté, ce qui nous permet entre autres de faire des dons de légumes ou de soutenir des projets nous tenant à cœur.
Mais nous ne sommes pas les seuls. loin de là. En 2021, 27% des entreprises agricoles urbaines étaient en économie sociale[1] et pas des moindres. Les Cuisines collectives Hochelaga-Maisonneuve portent l’une de plus importante ferme urbaine du Québec, avec 4 sites et près de 1 ha en production, dont de nombreuses serres. Les Serres du Dos blanc ont été les premiers à développer des serres urbaines sociales en revitalisant un quartier de l’arrondissement Saint-Laurent. Il y a aussi la ferme Potagers Les bonnets bleus de l’organisme Multicaf sur le terrain de l’ancien hippodrome de Montréal qui vise une production du 1 ha, avec des serres et Coop CultivAction, une coopérative de solidarité d'agriculteurs urbains. Les UrbainCulteurs animent espace minéralisé dans le vieux port de Québec avec la ferme du Bassin Louise. Super Boat People, Okra et Saveurs d’ici, Aliments d’ailleurs développent des projets sur l’agriculture urbaine et les communautés immigrantes. Le Carrefour solidaire, Sentier urbain et la Ruche de Vanier développement des quartiers nourriciers dans l’arrondissement Ville-Marie à Montréal ou le quartier Vanier à Québec. Des projets de fermes urbaines sociales se développent aussi à Laval, Marigot agricole, et à Longueuil, La Ferme publique de Saint-Hubert.
Nous pourrions aussi parler des organismes communautaires comme la Brouette- Cultiver le partage (Trois-Rivière), Eurêko (Saguenay), Fruits défendus (Montréal), Horticité (Gatineau), Craque-Bitume (Québec) et REVE nourricier (Sherbrooke) qui cultivent aussi la ville pour nourrir le changement.
Les organismes sociaux en agriculture urbaine ont des impacts dans les quartiers et auprès des citoyens et citoyennes tout en permettant de transformer les villes et changer notre vision de l’alimentation. On n’a pas encore chiffré l’impact social de l’ensemble des projets agricoles urbains en économie sociale, mais cela se compte en centaines de tonnes de légumes, en de très nombreux emplois, en de l’inclusion et de l’insertion sociale et en des expériences humaines. Cette évaluation, voilà un beau chantier pour un laboratoire comme AU/LAB !
Qu'est-ce que l’économie sociale?
Aussi appelé entrepreneuriat collectif, l’économie sociale est un mode de développement soutenu par des citoyens et citoyennes et organisations partout à travers le Québec qui s’impliquent au sein de plus de 11 200 entreprises collectives, qui cumulent ensemble un chiffre d’affaires de 47,8 milliards de dollars et emploient près de 220 000 personnes, en plus des communautés impliquées directement dans leurs activités. C’est une façon différente de faire de l’économie, qui a pour finalité le rendement à la communauté et la défense du bien commun, directement liée aux besoins et aux aspirations des collectivités.
Note
[1] Cohen, A., É. Duchemin. (2022). Portrait de l’agriculture urbaine marchande au Québec en 2021. Carrefour de recherche d’expertise et de transfert en agriculture urbaine / Laboratoire sur l’agriculture urbaine, 29 p.